Chose importante : ce chanteur est né le 22 octobre 1921 à Sète, et est mort non loin de là, à Saint-Gély-du-Fesc, le 29 octobre 1981 ; du coup, il aura vécu 60 ans et 1 semaine. C'est bien cours pour un artiste qui n'a réussi à atteindre la consécration qu'à l'âge de 31 ans, en 1952. Toutefois, il serait injuste de passer sous silence le fait qu'il a publié des écrits dix ans auparavant, ce qui a déjà du lui rapporter quelque gloire. Surtout que, très jeune, il avait déjà été autorisé par ses parents à tenter sa chance dans la capitale. Malheureusement, sa première tentative dans la plus grande ville française a été brisée par la guerre, et l'irruption des Allemands. Sur ce point, on doit souligner combien il peut être embêtant d'avoir un voisin belliqueux, car, vu comment le conflit est arrivé, il est certain le France et l'Angleterre ne le voulaient pas. Si cela est vrai au niveau national, ça l'est aussi au niveau individuel. Bref, c'est sans doute la raison de l'éclosion tardive que l'on étudie, même si la déportation, dans le cadre du Service du Travail Obligatoire, a été quelque peu fructueux, puisque ce fut l'occasion de nouer de précieux contact amicaux : quand le destin se veut heureux, rien ne semble l'arrêter. Pourtant, il est clair que ce n'est pas outre-Rhin que les moments les plus cruciaux de son existence ont eu lieu : en fait, la rencontre décisive se fit entre l'enfance et l'adolescence ; il s'agit d'un professeur de français, qui aura su faire découvrir à son élève que lui-même avait un amour certain pour l'écriture, et, en particulier, la poésie. Cette passion ne le quittera jamais, de la modeste maison parisienne où il se réfugie pour échapper à l'occupant, jusqu'au cabaret de Patachou, qui représentera, pour lui, la voie du succès. Du coup, sa carrière se soldera par la parution de 14 albums, en plus des 10 fois où il a eu l'honneur de faire le bonheur des libraires.

Si vous le pouviez, ressusciteriez-vous Georges Brassens ?

Si, en général, on sait que la famille en question est exceptionnelle, on ignore, souvent, à quel point cela est vrai. C'est que l'on imagine bien la chance qui auréole la lignée, avec un père tennisman puis chanteur, qui a un fils brillant en basket-ball. En fait, il faut remonter d'une génération, pour voir que le géniteur de l'artiste en question, s'il est né à Yaoundé (Cameroun) en 1937, a déjà eu la chance d'être footballeur professionnel de haut niveau, puisqu'il a remporté la Coupe de France en 1961 ; c'est lui qui a ramené en France l'excellence africaine, en l'occurrence. Surtout que, quelques années plus tôt, il avait fait la connaissance d'une jeune enseignante ardennaise, et, la richesse aidant, le couple a pu se lancer assez rapidement dans l'aventure de la parenté, et, dès le 18 mai 1960, le garçon dont madame accouche est sûrement le premier d'une fratrie, qui, désormais, sera placée sous le signe de la féminité. Alors que le petit a 3 ans, l'encadrement familial fait un retour au pays natal du papa, et c'est là que celui qui nous intéresse découvre le tennis. Heureusement pour lui, sa passion naissante le ramène à Nice, en pensionnat, alors que ses proches sont installés dans les Yvelines. Cet éloignement lui vaudra d'être remarqué, et, encore une fois, le sport aura été un excellent débouché, si bien que, très vite, à l'âge de 23 ans, en 1983 donc, le maître de la petite balle jaune parvient à remporter le tournoi de Roland-Garros. Cet exploit n'est pas égalé jusqu'alors, ce qui explique peut-être le destin extraordinaire du personnage étudié : il est facile, pour lui, de se démarquer. Mais, la vie sur les courts est plutôt courte, et heureusement que la nouvelle génération, représentée par Joakim, est arrivée, pour reprendre le flambeau de l'excellence sportive familiale. C'était sans compter sur la reconversion extraordinairement fructueuse de l'ex-tennisman : allier à l'opulence matérielle la reconnaissance de toute une nation est indéniablement judicieux, car le patronyme devient une carte de visite bien pratique pour ouvrir des portes fermées.

Pensez-vous que Yannick Noah est une chance pour la nation ?

Comme dans beaucoup de cas, l'artiste en question a choisi un pseudonyme, mélange des noms de deux écrivains : Friedrich von Schiller et Percy Bysshe Shelley. Il a gardé son prénom, mais son vrai patronyme est Hand. Il est possible que l'on puisse reconnaître des influences étrangères dans cette préférence, même s'il faut retenir que l'histoire de l'élite dont on parle est née à Paris, dans le 17ème arrondissement, le 9 juillet 1946. Dès son plus jeune âge, il faut dire que la chance a souri à celui qui, quelques décennies plus tard, trouverait le succès. Alors qu'il n'a que 3 ans, ses parents décident de tenter leur chance aux Etats-Unis. Ainsi, pendant 4 ans, il pourra côtoyer de grands noms du jazz américain, et, vu que, à l'époque, il y ait un peu contraint, le souvenir de cette expérience reste douloureux, au point que celui qui a réussi exprime son aversion quant à cette période. Pourtant, il est certain que cela aura une influence pour la suite. D'autant que, à son retour en France, les grands-parents maternels finiront de tracer la futur carrière de pianiste de leur petit-fils. Cela dit, un évènement assez inattendu viendra changer la donne : il s'agit de la déferlante Beatles. Sur un coup de tête, il part rejoindre un groupe de rock, au grand dam de son entourage classique. La fusion de ces deux genres quasiment antinomiques fera qu'il connaîtra ses premiers succès à partir de ses 22 ans, à la fin des années soixante. Et, à cette période, c'est la rencontre avec la chanteuse Barbara - ce qu'il n'a pas volé -, qui sera vraiment déterminante pour lui. Elle lui conseille de se remettre à la chanson, si bien que, en 1975, alors qu'il a 29 ans, il sort un premier album rock, qui lui ouvre les portes du succès. A partir de là, débute la carrière que l'on connaît, avec quelques 12 albums, et autres oeuvres instrumentales.

Aimeriez-vous que William Sheller fasse un retour fracassant ?

Pour étudier la biographie de cet artiste, le point de départ est le 18 avril 1964 à Boulogne-Billancourt, sous son vrai nom : Isabelle Marie Anne de Truchis de Varennes. Avec une mère professeur de musique et son baron de père (architecte), il n'est pas étonnant que les affinités artistiques de la petite fille se soient vite manifestées. Malgré une substantielle formation musicale, elle mettra du temps à réaliser que le développement de sa passion peut lui être bénéfique. En effet, après une scolarité exemplaire (elle est vite diplômée), elle s'oriente, d'abord, vers la kinésithérapie ou les langues étrangères. En parallèle, elle continue de cultiver son attirance pour l'harmonie sonore, allant jusqu'à donner un surnom à son synthétiseur, ne se rendant toujours pas compte que son véritable amour est là. Loin de s'en apercevoir, elle décide de profiter de la beauté de ses formes, en devenant mannequin, pour une période assez longue ; cela ne lui est pas inutile, car, outre le fait qu'elle trouve, là, sa subsistance, elle est amenée à rencontrer tout un tas d'esthètes, qui constitueront un carnet d'adresses bien utile pour la suite. Il faut, donc, se rendre compte que le fait, pour une femme, de faire valoir sa beauté, ne fait pas d'elle un artiste ; en revanche, cela attire des amateurs de belle plastique, et, parmi eux, les gens vertueux se rencontrent plus facilement ; bref, le physique féminin, dans sa pleine fraîcheur, peut se considérer comme de l'art. Tout cela nous amène à l'année 1990, pendant laquelle, à 26 ans, celle qui est le sujet de cet article commence à rencontrer le succès. S'en suit une carrière formidable, qui verra s'enchaîner 11 albums (et bientôt 12), dont 7 (8) originaux. Cette épopée est couronnée par 6 Victoires de la Musique, entre autres récompenses.

Vous enthousiasmez-vous à l'idée que Zazie puisse être encore là pour longtemps ?

En ce qui concerne l'enfance de cet artiste, il semble qu'il n'y ait rien à dire, si ce n'estqu'il est né à Chalons-sur-Saône le 6 novembre 1961. On peut juste signaler que, à la fin de cette prime jeunesse, il stoppe sa scolarité (cela ne doit pas laisser présager d'un quelconque niveau d'intelligence, car, en l'occurrence, la durée des études n'a pas été garante du succès), pour se lancer dans une carrière d'acteur. D'ailleurs, dès 1981, alors qu'il n'a que 20 ans - voire 19, puisqu'il est né en fin d'année -, il parvient à décrocher des petits rôles ; ce qu'il continue à faire tout au long de sa carrière, en filigrane, puisqu'il totalise, aujourd'hui, 14 apparitions au cinéma, et 5 à la télévision. Mais, 6 ans après ses débuts, il se rend compte qu'il n'officie pas dans le bon métier. C'est pourquoi, en 1987, il écrit une première chanson, qui est un grand succès, avec un premier album en 1990. Mais voilà : ses chansons ne plaisent pas à tout le monde, et il lui faut se rendre à l'évidence : il n'est pas fait pour l'écriture. Pour autant, tout n'est pas à rejeter en lui, puisqu'il a, tout de même, réussi à trouver le succès. C'est ainsi que Jean-Jacques Goldman prendra le temps de lui écrire des chansons. Il n'est pas donné à tout le monde de savoir éviter tous les écueils de la sensibilité nationale, et voilà que cet artiste a dû être relégué au rang de simple interprète. C'est-à-dire que, une fois qu'on l'a vu briller, le milieu qu'il tentait de transcender s'est occupé de lui façonner une place dans laquelle il pourrait se montrer sous son meilleur jour ; on serait tenté de déduire que, parmi l'élite, on est, parfois, obligé d'accepter la place que l'on veut bien vous donner. Le choix de valider les exigences des autres révèle une personnalité opportuniste, et les choses sont peut-être mieux comme ça : dans le cas présent, la consécration est bien venue, grâce aux 15 - et bientôt 16 - albums du chanteur.

Le passé de Florent Pagny vous permet-il de prédire son bon avenir ?