Il convient, d'abord, de fixer les dates de naissance et de mort de cet artiste mort : ce chanteur naquit à Paris le 29 janvier 1933 (d'un père russe), et est mort le 22 juillet 2004 à Rayol-Canadel-sur-Mer (Var). Sa grande chance, pour démarrer, est d'avoir eu un oncle, dont la réussite est certaine : il s'agit de Ray Ventura. Quand on sait que celui-ci a eu pour disciple Henri Salvador, on comprend que cet entourage d'excellence a constitué un milieu favorable à l'éclosion d'un jeune prodige. D'ailleurs, c'est avec ce dernier que l'aventure vers le succès a commencé, dès l'âge de 14 ans. Celui dont on veut étudier la biographie est, alors, pianiste pour sa chorale de lycée, et c'est à cette époque qu'il change d'instrument fétiche, et choisit la guitare ; on doit dire, donc, que le jeune homme a été particulièrement précoce. Il faut faire mention, évidemment, des coups de pouce de son célèbre parent, qui a même le droit, cinq ans plus tard, de l'envoyer en Amérique, pour perfectionner sa maîtrise de la langue anglaise. Mais, puisque l'on se trouve dans la années 50, le moyen d'accéder à la gloire est le jazz, et ses dernières variantes, c'est-à-dire le swing et, surtout, le be-bop. C'est en ayant eu l'occasion de diriger plusieurs orchestres (là encore, avec l'aide du tonton) qu'il parvient, en 1959, à l'âge de 26 ans, de décrocher le prix Charles Cros, ce qui lui permettra, enfin, de voler de ses propres ailes, avec, par la suite, la carrière que l'on sait. Vu que la majorité des gens voués à un destin exceptionnel atteignent le firmament à cet âge, on peut dire que le fait d'avoir baigné, dès l'adolescence, dans la musique n'est forcément un gage d'ascension fulgurante.

Doit-on regretter amèrement Sacha Distel ?

Cette chanteuse des années 2000 est né le 28 septembre 1982 à Saiint-Renan dans le Finistère. Il convient de souligner son enfance heureuse, puisqu'elle est fille de footballeur professionnel. Les revenus conséquents liés à cette profession assurent, entre autres, une grande mobilité : d'ailleurs, elle a passé son enfance, en étant ballottée entre sa terre natale, la Région Parisienne et le Nord-Pas-de-calais. Elle finit par se fixer en Auvergne, où habitent ses grands-parents. Là, outre le fait qu'elle a été choisie par le Rotary Club local (rien que ça !) pour partir aux Etats-Unis - très certainement pour le représenter - pendant, elle acquiert, grâce à ses deniers, de solides compétences musicales. Pour ajouter une corde à son arc, au cas où le monde de la chanson resterait fermé, elle suit une formation de droit, en vue de travailler à l'ONU ou dans une ONG, ce qui aurait été, déjà, un destin heureux. Tout cela a contribué à faire d'elle une concurrente redoutable, quand elle participe à la Star Academy, en 2002 (elle a, alors, 20 ans). Notons qu'elle y est entrée par la petite porte, en s'inscrivant, sans laisser le hasard s'exprimer, aux cours du professeur de chant Armande Altaï ; une manière de faire typique des gens fortunés. Car, loin des considérations péjoratives, il faut dire ce qui est : c'est une petite bourgeoise. Et, comme l'argent attire la chance, on ne peut pas ne pas signaler que, pour ses début, la jeune starlette a bénéficié du soutien d'Alain Souchon et, surtout, de Laurent Voulzy, entre autres artistes. Mais, maintenant qu'elle en est à son quatrième album, elle peut commencer à voler de ses propres ailes.

Pensez-vous que, désormais, Nolwenn Leroy pourra être autonome ?

Mylène Gautier (c'est son vrai nom) est née le 12 septembre 1961 à Pierrefonds, au Québec, dans la banlieue de Montréal - au Sud, donc. Elle a 3 frères et soeurs : 2 sont plus vieux et 1 est plus jeune. Les aînés ont pu la voir grandir là-bas, mais, très vite, un rapatriement s'opère, et la famille s'installe à Ville d'Avray, en Région Parisienne. Dix ans après cette arrivée, c'est-à-dire à la fin des années 70, alors que la jeune fille a 18-19 ans, elle arrête ses études, pour prendre des cours de théâtre au Cours Florent, mais il semble que la fibre de la comédie ne soit pas la sienne. Du coup, elle en est réduite à vivre d'expédients, à faire, même, du mannequinat, rien que ça. Cette précision est extrêmement importante pour la suite, car elle prouve, en quelque sorte, la perfection physique, condition probable du succès ultérieur. Car, en l'occurrence, la personne qui a compté dans l'éclosion de la star a arpenté les milieux de la photographie pour trouver des candidates à son casting. On l'aura compris : l'illustre inconnu dont on parle est Laurent Boutonnat (dont on ne sais s'il est boutonneux). Du coup, il semble que la carrière de la chanteuse, dont on étudie la biographie, connaît un premier bond en avant. Il est clair que rien n'aurait pu se faire si elle n'avait pas récidivé, mais ses retours ont été des échecs. Alors, il est essentiel de citer le nom de Bertrand Le Page, qui a largement contribué à la réussite. Cela montre qu'une ascension au faîte de la nation est, souvent l'oeuvre d'un collectif, plutôt que celui d'une individualité, dans la mesure où les forces d'un seul d'entre nous, quand bien même celui-ci serait extrêmement puissant, ne sauraient suffir à s'imposer comme un incontournable.

Souhaiteriez-vous que Mylène Farmer soit éternelle ?

Avec cet artiste né le 12 avril 1955 à Nantua, dans l'Ain (un lieu qui, surtout à l'époque, est assez excentré), on revient sur la gloire du rock français, à savoir le groupe Téléphone. Mais, avant d'étudier les conditions de mise en place de ce collectif, il convient de s'intéresser au parcours personnel de son leader, qui a le même style de vie que la musique que, jadis, il faisait vivre. Déjà, il faut dire que, à l'âge de 4 ans, puis de 10, ses parents lui donnent la chance, sans le savoir, de trouver la bonne société, puisque, en ayant une scolarité parisienne, il a l'occasion de rencontrer ceux qui seront ses compères pendant de longues années. Sentant le courant passer entre eux, ces amis fondent, dès 1970, un premier groupe, qui restera largement inconnu. Trois ans plus tard, alors que celui qui nous intéresse a 18 ans, c'est - enfin - l'obtention du baccalauréat, qui marque la fin des études : cela tombe à pic, car elles ont été mal vécues. Il est important de souligner ce désintéressement, car il montre combien le jeune homme est absorbé par sa passion : la musique. D'ailleurs, il n'aura de cesse, dans un premier temps, de déroger à ses engagements, comme quand, pour ses 19 ans, il part aux Etats-Unis, pour faire son service militaire, soi-disant... En fait, il y vit un épisode de bohème, si bien que, à la place des parents, on pourrait dire qu'il s'agit d'un "sale gosse". Heureusement, à son retour à Paris, les contacts qu'il avait noué l'entraînent rapidement vers le succès : il participe à une formation intermédiaire, grâce à laquelle, en 1976, alors qu'il a 21 ans, il s'engage dans le chemin de la réussite. Cette consécration arrive en novembre de la même année, quand Téléphone se met en place. Après 5 albums, l'aventure se finit, 10 ans plus tard. Depuis, c'est grâce à 7 oeuvres en solo (en autres productions non originales, c'est-à-dire en live) qu'il continue à briller.

Pensez-vous que Jean-Louis Aubert a encore beaucoup à donner ?

Le vrai nom de ce rappeur est Elie Yaffa. A cause de ce prénom, on le prend pour un juif, alors qu'il n'en est rien : son père est sénégalais et sa mère est franco-marocaine; Rien ne justifie, donc, cette idée préconçue, même si donner les origines ethniques n'informe en rien sur la confession religieuse. Bref, il est plus important de rappeler qu'il est né le 9 décembre 1976 à Boulogne-Billancourt, et c'est, peut-être, pour éviter que le grand public s'amuse à croire au judaïsme du chanteur que celui-ci a préféré évoquer un de ses cousins africain - Boubacar - dans son pseudonyme. Il fait ses débuts dans le monde de la musique dès ses 19 ans (ou peut-être un peu avant), en prenant part à un groupe de hip-hop, dont le nom est Coup d'Etat Phonique. Cette première expérience aura été vraiment bénéfique, pour lui, puisque, là, il rencontre l'acolyte avec il se liguera, pour mieux affronter l'adversité : il s'agit d'un artiste nommé Ali. C'est en compagnie de ce dernier qu'il sort, en 1995, un premier album, dans le cadre de l'entité que, à 2, ils ont fondé : Lunatic. C'est là qu'il faut voir une sorte de coup d'arrêt, puisqu'un conflit avec leur producteur amène les deux compères à vivre de ce que l'on peut appeler des expédients : il s'agit de modestes participations à des compilations. Cette aventure se termine, en prison, pour celui dont on étudie la biographie. Cela nous amène à 2003, année où l'association de dissout, alors qu'il a 27 ans. Depuis, tout en affichant sa vénalité (il a cru pouvoir empêché son ancien label de profiter des enregistrementss qu'il avait fait), c'est une carrière qui compte 4 albums solo qui a débuté.

Est-ce que Booba représente quelqu'un sur qui on pourra compter ?